Le temps est-il codé dans nos cellules nerveuses ?
Sidney Grosprêtre est Maître de conférences en STAPS, à l’Université de Franche-Comté (laboratoire C3S). Sa spécialité ? La neurophysiologie, autrement dit l’étude du système nerveux humain, des capteurs musculaires au cerveau. Il étudie comment notre système nerveux est modifié par l’entraînement sportif, et développe des méthodes d’entraînement pour l’optimiser.
Résumé : Le temps, vaste question pour notre organisme ! Et pourtant, c’est un aspect fondamental. L’organisation entière de notre système nerveux en dépend. Plus précisément, lorsqu’il s’agit de faire un mouvement, tout est affaire de temps ! En effet, la majorité de nos mouvements est une réponse à un stimulus de notre environnement. Ainsi, le temps de traitement de l’information et le temps d’activation des muscles pour se mouvoir sont alors primordiaux pour assurer notre survie, que l’on fuie un danger ou simplement que l’on se déplace pour chercher à manger ! Notre évolution nous a fait courir après chaque millième de seconde pour que ce temps de réaction soit le plus court possible. Mais alors, comment notre organisme a-t-il intégré ce temps dans la manière dont il s’est construit ? S’il cherche à optimiser ce temps microscopique, c’est peut-être car à l’échelle de notre existence nos cellules ont une durée de vie limitée. En effet, leur vieillissement est génétiquement programmé. À partir d’un signal donné, nos cellules commencent à s’autodétruire. Le vieillissement est donc un processus programmé à l’avance, dès la naissance. Mais alors, peut-on prédire le jour de notre mort ? Et, plus important encore, à l’instar des récits populaires de recherche d’immortalité ou de jouvence éternelle, peut-on freiner ce processus ? L’empêcher ?